• Édith Piaf

    Le Chacal • 3 translations

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Original lyrics
3 translations

Le Chacal lyrics

C'était un type phénoménal,
On l'avait surnommé le Chacal,
Un grand, aux épaules magnifiques.
L'air d'un sauvage, un peu crâneur.
Il avait décroché mon cœur
Comme ça, d'un petit rire ironique.
Le soir à l'heure de l'apéro
Il s'amenait dans notre bistro,
Toujours tout seul, sans un copain
En sifflotant un drôle de refrain.
 
Pan Pan l'Arbi... C'est le Chacal qu'est par ici1.
Il se mettait au bout du comptoir,
Le regard perdu comme sans rien voir.
J'attendais toujours qu'il me cause,
Qu'il remue un peu, qu'il fasse quelque chose
Mais il restait indifférent
En sifflotant entre ses dents :
Pan Pan l'Arbi... C'est le Chacal qu'est par ici.
 
Personne connaissait son boulot
Et on parlait derrière son dos.
On disait : « Qu'est ce qu'il manigance ? »
Les hommes le regardaient par en-dessous.
Les femmes lui faisaient les yeux doux.
Parfois y avait de grands silences.
La peur montait dans les cerveaux.
« C'est peut-être un flic, ce gars costaud ? »
Mais lui souriait avec dédain
Et leur crachait toujours son refrain.
Pan Pan l'Arbi... C'est le Chacal qu'est par ici.
 
Les mains dans les poches du veston,
Il semblait dire : « Venez-y donc ! »
J'attendais toujours qu'il leur cause,
Qu'il remue un peu, qu'il fasse quèque chose
Mais il restait indifférent
En sifflotait entre ses dents :
Pan Pan l'Arbi... C'est le Chacal qu'est par ici.
 
Et puis un soir qu'il faisait très chaud,
Que les nerfs étaient à fleur de peau
Et que ça sentait partout l'orage,
Comme il gueulait son sacré refrain
Un homme sur lui leva la main,
Alors il bondit pris de rage.
Il s'est battu sans dire un mot
Mais eux les lâches, ils étaient trop...
Alors bien sûr je l'ai vu tomber,
Et là seulement il a parlé :
 
Pan Pan l'Arbi,
pour le Chacal je crois que c'est fini.
Il était là, couché sur le dos.
Jamais je ne l'avais vu si beau.
Il avait froid, comme de la fièvre,
Mais j'ai voulu goûter ses lèvres
Au moins une fois, car je l'aimais !
On a jamais su ce qu'il cherchait
Pan Pan l'Arbi,
Plus de Chacal... C'était fini...
 
  • 1. Cette ligne était chantée dans la version initiale de 1937 mais est supprimée dans les interprétations plus récentes. Elle provient du refrain d'un chant de marche des Zouaves de l'Armée d'Afrique, surnommés "chacals" comme on appelle les fusillers marins des "marsouins" par exemple

 

Translations of "Le Chacal"
Comments
silencedsilenced    Tue, 29/09/2020 - 23:19

"Heureux celui qui meurt dans les batailles [...] Il a du moins de nobles funérailles".
Après Verdun et le Chemin des Dames, ça donne une drôle de définition de la noblesse...

L'influence de la légion était évidente dans la chanson, mais je me demandais d'où sortait ce nom. Il faudrait que je corrige ma traduction.
[@liàdan] Hi Ellen, would you please give me back the English translation?

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 08:26

pour le dire avec Horatius Flaccus (Ode 3,2)
Angustam amice pauperiem pati robustus acri militia puer condiscat et Parthos ferocis uexet eques metuendus hasta uitamque sub diuo et trepidis agat 5 in rebus. Illum ex moenibus hosticis matrona bellantis tyranni prospiciens et adulta uirgo suspiret, eheu, ne rudis agminum sponsus lacessat regius asperum tactu leonem, quem cruenta per medias rapit ira caedes. Dulce et decorum est pro patria mori: mors et fugacem persequitur uirum nec parcit inbellis iuuentae poplitibus timidoue tergo. Virtus, repulsae nescia sordidae, intaminatis fulget honoribus nec sumit aut ponit securis arbitrio popularis aurae. Virtus, recludens inmeritis mori caelum, negata temptat iter uia coetusque uolgaris et udam spernit humum fugiente pinna. Est et fideli tuta silentio merces: uetabo, qui Cereris sacrum uolgarit arcanae, sub isdem sit trabibus fragilemque mecum soluat phaselon; saepe Diespiter neglectus incesto addidit integrum, raro antecedentem scelestum deseruit pede Poena claudo.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 20:15
PaotrLaouen a écrit :

"Pan-pan l'Arbi..." est un chant de marche de la Légion étrangère.
Version militaire:
https://www.youtube.com/watch?v=gVKL-szkqvY
Version chorale:
https://www.youtube.com/watch?v=7N1FZ08UTnM

Il me semble que toute la confusion vient de cette phrase: Ce n'est pas un marche de la legion, mais des Zouaves, (formation militaire crée por la colonisation d'Algerie: https://fr.wikipedia.org/wiki/Zouaves )
et les Zouaves (dissous en 1962/3) étaient plus tard des blancs (au début des "indigènes").
Si Le Chakal est ainsi probablement un blanc, le meurtre ne semble pas avoir une origine raciste à cause de la peau. Mais il siffle un air raciste (Monthéus). Et il se conduit un peu arrogant.
Enigme !

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 20:33

Comment peut-on s'obstiner à ce point? Ce qui était historiquement la marche des régiments de Zouaves (pas seulement le 1er, semble-t-il) , a été "récupéré" par la Légion après la dissolution des premiers. Mais la musique de la Légion a incorporé à son répertoire des airs provenant de divers régiments. Elle joue régulièrement "Sambre et Meuse" (pour ceux qui savent ce qu'il en est).
Il n'y a aucune énigme là-dedans, sauf celles qui peuvent émaner des préjugés et de l'ignorance.

PaotrLaouenPaotrLaouen    Wed, 30/09/2020 - 12:55

Lien vers l'interprétation de cette chanson:
https://www.youtube.com/watch?v=QwEu5jyaa5o

Avec une variante au dernier couplet:
...
Alors bien sûr j'l'ai vu tomber
Et là seul'ment il a parlé
(Pan pan l'Arbi...)
"Pour le chacal, j'crois que c'est fini."
Il était là couché sur le dos
je n'l'avais jamais vu si beau
Moi j'avais froid... (etc.)

PaotrLaouenPaotrLaouen    Wed, 30/09/2020 - 12:44

A NOTER: Dans toutes les versions accessibles en ligne, les paroles de la marche "Pan pan l'Arbi..." ne sont jamais prononcées. Elles sont remplacées par un air sifflé. Difficile de savoir s'il en était ainsi dès l'origine (1937).

silencedsilenced    Wed, 30/09/2020 - 12:52

Il y a eu quelques "événements" entre temps...

JadisJadis    Wed, 30/09/2020 - 15:27

Et la censure a fait des pas de géant...

silencedsilenced    Wed, 30/09/2020 - 15:42

Je dirais plutôt qu'elle a changé de cible :D
Je pense que le monde est un peu plus vivable pour un peu plus de monde sans les yabon Banania, et je me sentirais mieux dans un monde où les Russes chériraient moins leurs chars T34, mais je ne vais pas me ranger pour autant sous la bannière de la mère Schiappa et sa bande de [beep] [beep] à la [beep].
On peut tomber d'accord pour ne pas être d'accord, comme disent nos envahisseurs linguistiques.

JadisJadis    Wed, 30/09/2020 - 15:43

Il y avait un zigue (Voltaire ? si je me souviens bien) qui disait à peu près : je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez la possibilité de le dire. Nous avons changé tout cela, désormais la censure - et l'auto-censure - sont la règle, qu'il s'agisse des infos ou des sites Internet. Un mot de travers, et pan ! traîné en justice par l'assoce bien-pensante de service. C'est bien plus pratique que de devoir répondre.

silencedsilenced    Wed, 30/09/2020 - 16:47

Là-dessus je ne peux qu'être d'accord, mais on a attrapé un loup par les oreilles en adoptant Internet sans réfléchir une seconde, pas une, aux problèmes que ça allait poser de créer un café du commerce de taille planétaire.

Voltaire ne s'adressait qu'à ses copains qui avaient tous très bien appris dès leur plus jeune âge à faire caca dans le pot. Un peu comme la démocratie athénienne, où il fallait faire partie d'une toute petite élite pour participer au "gouvernement par le peuple". 7 milliards de gens qui picolent dans le même rade, ça ne marche plus pareil.

Bien sûr qu'il faut censurer. De même qu'on censure son envie de beugler sur les passants à la moindre contrariété quand on est dans la rue. Sans censure c'est direction Youtube ou Twitter, où on peut se contenter de vomir des bribes de pensées inarticulées au gré des pulsions du moment.

Internet c'est une machine à détruire la pensée qui nous condamne à vivre dans le présent. Un système où ce sont les putes à clic qui définissent la valeur de l'information ne peut que promouvoir des dingues, des ignares, des menteurs et des idiots. Assimiler des trucs en général c'est chiant. Ça demande du temps, de la concentration, des efforts. Un système qui récompense massivement l'attitude diamétralement opposée est un poison pour la pensée.

Dans ce contexte-là, ce sont les pires idioties et saloperies qui acquièrent la valeur de vérité. La censure n'est peut-être pas la solution, mais laisser Soral et sa bande d'enragés endoctriner des têtes faibles ne l'est pas non plus. Ce qui est malheureux ce n'est pas de foutre Soral en taule, il est largement assez nuisible pour que la société décide finalement de s'en protéger, mais de ne pas envoyer le rejoindre les youtoubeurs qui gagnent leur vie à foutre le bordel dans la tête des gens. Un système dingo où le premier con venu genre Raoult peut devenir dépositaire de la vérité ne peut finir qu'en dictature. Mais bon, trop tard pour lâcher les oreilles du loup.

Bon évidemment je ne veux envoyer aucun youtoubeur en prison, c'était juste un effet facile.

JadisJadis    Wed, 30/09/2020 - 17:01

Je ne pense pas que l'Internet soit responsable, il suffit de voir comment les journalistes s'autocensurent au JT ou dans les journaux, et pourtant ce n'est pas l'Internet. Le problème, c'est évidemment : qui décide de ce qui est tolérable ou non ? De toutes façons, sur Youtube ou ailleurs, les gens ont tellement l'impression qu'on leur raconte des salades que systématiquement, ils pensent que l'info qu'on leur donne est mensongère, que c'est juste de la propagande (même quand ce n'est pas le cas). Donc censurer ne réduit en rien le nombre des complotistes ou des gens aux idées chelous, je dirais même plutôt le contraire. Et j'ai remarqué que ce sont souvent les gens aux idées les plus "larges", les grands humanistes de gauche, bien tolérants, qui hurlent le plus fort : par exemple, ils trouvent juste que tout le monde vote (c'est même un "devoir", comme nous le rappellent inlassablement les journaleux), mais si ces enfoirés de votants vont voter pour l'extrême-droite, alors là scandale, ça ne va plus du tout, ils votent mal (au mieux : on leur a mal expliqué comment il fallait voter). Ben faudrait savoir ce que vous voulez, les gars.

silencedsilenced    Wed, 30/09/2020 - 17:49

Je me suis laissé embarquer par ma métaphore et j'ai un peu déliré, pardon.

En gros le problème que je vois c'est qu'on a créé pour la première fois un espace d'échange qui n'est pas réservé à la petite élite qui domine une société donnée. Et on a pris aucune mesure sérieuse pour éviter les énormes abus de pouvoir que donne la connaissance, le statut social, la richesse et autres attributs qui fondent la crédibilité.

On ne s'est pas dotés d'un contrôle du 4ème pouvoir. Ça commence il y a 200 ans et plus, c'est un truc que Montesquieu et ses potes n'ont a pas vu venir. Je ne leur en veux pas pour autant, mais malheureusement on est à poil à ce niveau-là. Ce monstre d'Internet ne fait qu'augmenter considérablement la capacité à dénaturer l'information avec de moins en moins de limite. Il faudrait des institutions comme la police ou la justice dédiées à garantir l'indépendance de l'information et la protéger de la corruption. Vraiment un pouvoir au même niveau que les trois autres.

Je m'en foutrais des Raoult et compagnie si j'avais moyen de lire des infos produites par des gens qui n'ont pas particulièrement intérêt à me raconter des salades. Mais aujourd'hui les producteurs d'info sont les gens les plus doués pour divertir et vendre, ce qui fait remonter au sommet les pires fonds de poubelle. Et bien sûr ces pauvres [beep] de publicitaires sont un vrai cancer, ils aggravent considérablement le problème. Mais quand on finit avec cette [beep] de Sybeth qui nous explique comme à des enfants un peu demeurés que mettre un masque c'est trop compliqué, qu'est-ce qu'il reste comme endroit où placer sa confiance ?

Il faudrait arriver à débattre de l'opportunité de s'interdire de dire n'importe quoi, sans se traiter de fascistes au bout de cinq minutes. Se mettre d'accord sur le fait qu'on ne peut pas se permettre d'avoir un modèle de production d'information qui fonctionne comme celui de la prostitution, ce serait peut-être un bon début. Mais bon, c'est juste histoire de causer. Je n'ai pas de programme pour y arriver. À mon avis c'est bien trop tard, en supposant qu'il y a eu un moment où il aurait été possible de faire autrement. Ça finira mal, comme tant d'autres choses.

JadisJadis    Wed, 30/09/2020 - 18:01

Moi je trouve la lecture des commentaires débiles sur Internet extrêmement enrichissante, on voit le niveau réel du commun des mortels (niveau intellectuel et niveau orthographique d'ailleurs). Et on se dit que ces gens votent, et que leur voix a la même valeur que la sienne. Ça remet les idées en place. Et ce n'est pas entièrement la faute des journaleux s'ils sont débiles (quoique ils y aident). C'est ça, l'humanité, et pas ce qu'on essaie de nous faire croire qu'elle est.

silencedsilenced    Wed, 30/09/2020 - 18:35

Nos avis diffèrent à ce niveau. Je pense plutôt qu'Internet déforme énormément les comportements. C'est le royaume de la régression, où les pulsions se libèrent sans limite. En gros, où on raconte les plus grosses conneries, balance les pires saloperies, réfléchit le moins, etc.

J'ai fait un taf de prolo pendant quelques années (assistante sociale c'est kif kif infirmière, je te garantis qu'on sent immédiatement qu'on est passé de l'autre côté du plafond de verre) avec des collègues prolos et même des copains prolos, et je n'ai pas vu les abrutis qui se distinguent sur Internet. Juste un mélange de gens de qualité aussi diverse que chez ceux qui savent bien causer. C'est autre chose que la vie bourgeoise, mais ce n'est pas la famille Groseille. J'ai un grand respect pour le savoir et la culture, je ne vais sûrement pas délirer sur le fait que tout se vaut. Mais une société ne peut pas vivre avec 100% de cadres moyens-sup, et il existe d'autres qualités humaines que la capacité de gagner au jeu des mille francs.

PaotrLaouenPaotrLaouen    Wed, 30/09/2020 - 21:07

J'ai un peu lâché le fil (il y a d'autres impératifs dans l'existence).
Je partage à des degrés divers les arguments qui viennent d'être développés. Oui, il y a beaucoup à déplorer de ce qui se développe sur Internet au plan idéologique. Mais pour ma part je vois le danger ailleurs. Car, sur le plan idéologique, les "esprits forts" (pour ne pas parler d'esprits sains, ce qui aurait des relents totalitaires un peu déplaisant), les esprits éclairés, si on préfère, auront toujours la possibilité et de faire barrage à l'infamie. En revanche, de quelque bord qu'on soit, on reste totalement sans défense devant l'invasion pernicieuse et dévastatrice de la publicité. Car c'est bien elle, et non les idéologues de tel ou tel camp, qui s'est rendue maîtresse d'Internet au profit du Grand Kapital.
Je ne suis pas économiste. Mais je me demande à quoi peut aboutir une évolution qui fait des marchands de notoriété les maîtres du jeu. On en voit déjà les premiers effets sur la télévision, où (contrairement à ce qu'on tente de nous faire croire) la programmation n'est plus gouvernée par les desiderata du public, mais par les oukases des annonceurs. On est semble-t-il passé d'un système économique global qui n'est plus fondé sur la loi de l'offre et de la demande, mais sur un autre fondé sur la loi de l'offre et de la surenchère. C'est-à-dire un système ou le consommateur n'a plus son mot à dire. Il est réduit à l'état d'oie au gavage.
... J'arrête là mes délires.

silencedsilenced    Wed, 30/09/2020 - 23:00

Pardon, moi aussi j'ai mes faiblesses. J'ai de temps en temps du mal à m'empêcher de partir bille en tête sur des sujets un peu délirants. Enfin bon, dire du mal de la publicité ça fait du bien. Pardon aux publicitaires qui croient œuvrer pour le bien de l'humanité et qui liraient ça. Ceux qui assument les dégâts qu'ils causent, je n'ai rien à leur dire.

JadisJadis    Thu, 01/10/2020 - 07:02

Bof, je pense que des djeunz (pour ne conserver que cet exemple) qui n'ont pas d'autre idéal dans la vie que d'arborer des pompes Nike fluo et le t-shirt assorti en bâfrant des MacDo avec de la techno ou du rap qui leur hurlent dans les oreilles via leurs écouteurs, n'ont que ce qu'ils méritent, qu'ils en bouffent jusqu'à en crever. Le problème c'est que les autres doivent supporter eux aussi le résultat (et ramasser les emballages de MacDo balancés par les portières des voitures). Comme je le faisais remarquer à l'aubergiste d'un délicieux petit hôtel tranquille en pleine campagne, avec chèvrefeuille et tout : dommage qu'il y ait des mobylettes à pot trafiqué qui viennent rugir devant en pleine nuit, et il m'a répondu : bah, nous avons tous été jeunes, n'est-ce pas ? Oui, j'ai été jeune, mais je n'ai jamais jugé indispensable de faire ch... des milliers de personnes en trafiquant mon pot d'échappement ou en faisant brailler de la techno à pleins tubes à 4 heures du mat.. Ceci dit, il n'y a bien sûr pas que les jeunes, quoiqu'il s'agisse de l'exemple le plus caricatural de la bêtise humaine (et le plus désespérant, justement parce que ce sont des jeunes, l'espoir du pays etc.) Enfin bref. No future.

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 08:08

Les petits jeunes peuvent être agaçants, mais le pouvoir de nuire à la société croît avec le statut et l'influence. C'est pourquoi j'aurais tendance à penser que les vieux sont plus dangereux que les jeunes ;)
Confidence pour confidence, le truc qui m'a vraiment cassé le moral dernièrement ce sont plutôt les "flights to nowhere". Expression ultime de notre stupidité collective. Con, con, con et beau à la fois :D

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 08:44
Jadis a écrit :

Bof, je pense que des djeunz (pour ne conserver que cet exemple) qui n'ont pas d'autre idéal dans la vie que d'arborer des pompes Nike fluo et le t-shirt assorti en bâfrant des MacDo avec de la techno ou du rap qui leur hurlent dans les oreilles via leurs écouteurs, n'ont que ce qu'ils méritent, qu'ils en bouffent jusqu'à en crever. Le problème c'est que les autres doivent supporter eux aussi le résultat (et ramasser les emballages de MacDo balancés par les portières des voitures). Comme je le faisais remarquer à l'aubergiste d'un délicieux petit hôtel tranquille en pleine campagne, avec chèvrefeuille et tout : dommage qu'il y ait des mobylettes à pot trafiqué qui viennent rugir devant en pleine nuit, et il m'a répondu : bah, nous avons tous été jeunes, n'est-ce pas ? Oui, j'ai été jeune, mais je n'ai jamais jugé indispensable de faire ch... des milliers de personnes en trafiquant mon pot d'échappement ou en faisant brailler de la techno à pleins tubes à 4 heures du mat.. Ceci dit, il n'y a bien sûr pas que les jeunes, quoiqu'il s'agisse de l'exemple le plus caricatural de la bêtise humaine (et le plus désespérant, justement parce que ce sont des jeunes, l'espoir du pays etc.) Enfin bref. No future.

On ne peut resp. devrait pas juger tous "les jeunes" de la même manière, Jadis. Même aujourd'hui il y a des jeunes qui ne font pas ch... des milliers de personnes.....

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 08:37
silenced a écrit :

J'ai fait un taf de prolo pendant quelques années.

à part de ta discussion très interessante avec Jadius (qui m'est plus proche ici) est-ce que tu aurais l'aimabilité de m'éclairer ce qu'est un "taf de prolo"? Merci

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 08:58

"taf" c'est "travail/métier". L'origine du mot est discutée. Peut-être l'abbréviation de "travail à faire".
"prolo" c'est "prolétaire", avec un sens plus familier.

PaotrLaouenPaotrLaouen    Wed, 30/09/2020 - 12:55

C'est bien ce que je pense. Mais faute de preuves...

silencedsilenced    Wed, 30/09/2020 - 13:06

En 14 on mettait dans la bouche des tirailleurs sénégalais "Si Pruscot venir, moi coupe kiki", en plus de leur faire vendre de la farine de banane au cacao. Bref, peut-être pas la plus grande chanson de notre trésor national. C'est plutôt Marie Dubas, celle à qui elle a emprunté "Mon légionnaire" qui était spécialisée dans l'exaltation du colonialisme.

PaotrLaouenPaotrLaouen    Wed, 30/09/2020 - 14:19

Ne pas oublier que la plupart de ces chansons étaient destinées au "Théâtre aux armées". On ne leurs servait évidemment pas du Boris Vian.

silencedsilenced    Wed, 30/09/2020 - 15:04

C'est juste. Mais ce genre a totalement disparu après la 2ème guerre, alors qu'il a très bien survécu, par exemple, en Russie. La forme est différente bien sûr, mais il est toujours de bon ton d'exalter le militarisme, et sans subtilité. Croyez-le si vous voulez, Poutine a un jour déclaré que c'était son groupe préféré. :)

PaotrLaouenPaotrLaouen    Wed, 30/09/2020 - 15:12

"Totalement"?... On en a longtemps chanté des vertes et des pas mures chez les légionnaires et parachutistes! Je ne crois pas que cela ait disparu.

silencedsilenced    Wed, 30/09/2020 - 15:16

Je voulais dire disparu de la scène. Autant que je sache, il n'y a plus de théâtre aux armées ni d'artistes qui font carrière en chantant la douceur de mourir pour la France. Sardou se permettait de temps en temps un petit coup de nostalgie réac dans les années 70, mais il n'a jamais chanté son amour du char B1 bis :D

PaotrLaouenPaotrLaouen    Wed, 30/09/2020 - 15:08

En creusant un peu, j'apprends que "Pan pan l'Arbi" est originellement LA marche du 1er régiment de Zouaves. Les "chacals" est le surnom qu'ils se donnent eux-mêmes.
Il est certain que si la chanson s'intitulait "Le Zouave", ça ferait moins sérieux...

JadisJadis    Wed, 30/09/2020 - 15:28

Surtout si le chanteur s'appelait Tryphon Tournesol.

silencedsilenced    Wed, 30/09/2020 - 15:38

On est pas toujours d'accord mais au moins on a les mêmes références.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 14:24

[@silenced] Maitre, t'as pas vu que lexte est plein de fautes? p.ex.
On l'avait surnommé le Chacal. --> C'était un type phénoménal,
C'était un type phénoménal, --> C'était un type phénoménal,

L'air d'un sauvagage, un peu crâneur.--> sauvage
Il avait décroché mon cœur --> coeur
[edit]
etc

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 14:10

Tu as tout à fait raison.
Je ne sais pas s'il y a plusieurs variantes, mais elle ne chante pas exactement la même chose. Et il y a des fautes de toute façon.
Je me suis laissé aller à délirer et j'en ai oublié mon boulot :D

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 15:24

Il y a indubitablement des variantes, ne serait-ce que pour les dernières strophes, comme je l'ai signalé.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 14:40

J'ai cherché (ou: chercher comme beaucoup des internautes aiment d'écrire -:) ) ce que signifie cet Pan Pan l'arbi...
et j'ai trouvè ce chant militaire: https://www.youtube.com/watch?v=qC_BEL_nUjc
Les paroles:
Les chacals craignent pour leur peau, heia oho
Car l'heure des comptes viendra bientôt, heia oho .

Oh oh oh oh! Au clocher nous mettrons
Claquant dans le vent notre fanion.

Les tambours battent le rappel, heia oho
Et pour l'Europe c'est le réveil, heia oho.

Oh oh oh oh! Au clocher nous mettrons
Claquant dans le vent notre fanion.

Les régimistes, nous les chasserons, heia oho
Et les marxistes nous les pendrons, heia oho.

Oh oh oh oh! Au clocher nous mettrons
Claquant dans le vent notre fanion.

Des camarades sont tombés, heia oho
Et nous vaincrons pour les venger, heia oho.

Oh oh oh oh! Au clocher nous mettrons
Claquant dans le vent notre fanion.

Dans la nuit partent nos commandos, heia oho
Déjà parer l'Ordre Nouveau, heia oho.

Oh oh oh oh! Au clocher nous mettrons
Claquant dans le vent notre fanion.

Cette source explique aussi l'origine de la musique (allemande) et son contexte.

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 14:51

Hahaha non.
"Pan pan l'Arbi" c'est un chant militaire de l'époque coloniale. Peotr a donné un lien sur une interprétation moderne. Les "Chacals" c'était le surnom d'un régiment de zouaves (une sorte d'infanterie coloniale, célèbres pour leur chapeau rouge).

Ce que tu nous as trouvé là c'est un délire d'extrême droite où "chacal" n'est qu'une insulte envers tous ceux que ces braves gens haïssent et méprisent :)
Pendant la guerre d'Algérie les paras ne se sont pas distingués par leur finesse.

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 15:02

C'est effectivement un ignoble détournement de la chanson originale, et un contresens absolu. Les "Chacals" ce sont les zouaves (qui ne portaient pas de shakos!), et non les "indigènes", comme disait l'administration coloniale de l'époque.

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 15:17

Je pensais à ce genre de coiffure, mais je ne suis pas très calé sur la question.
L'ami Ouiki présente quelques images aussi.

Et bien sûr c'est ignoble. Et même probablement passible de prison, avec leur appel au meurtre.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 15:18
PaotrLaouen a écrit :

C'est effectivement un ignoble détournement de la chanson originale, et un contresens absolu. Les "Chacals" ce sont les zouaves (qui ne portaient pas de shakos!), et non les "indigènes", comme disait l'administration coloniale de l'époque.

Alors, éclaire-nous: Quel est l'original ?

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 15:25

"Wir sind des Geyers schwarzer Haufen", apparemment :

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 15:32

Oui et non, j'ai demandé l'original francais.

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 15:39

Je crois qu'il n'y en a pas. Ils ont juste emprunté la musique.

Sinon pour "Pan pan l'Arbi", voilà une interprétation plutôt marrante. Comme si on faisait une version symphonique de "Ich hatte ein Kamerad" !
Les paroles sont ici, avec une interprétation plus dans le ton :D

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 15:48

Merci, mais je les avais déja publiées, voir ci-dessous.
(edit) et la définition, je ne trouve rien ?

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 16:49

C'est l'interprétation "chorale" que j'ai signalée dès le départ.

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 15:41

D'après ce que je trouve en ligne ('je ne sais plus quel site: j'en ai consulté tellement), la chanson du Ier Régiment de Zouaves date de 1861. Largement avant les parachutistes et leurs aboiements de *** !

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 18:46

France Inter a déterré une version de "Pan pan l'Arbi" écrite par Monthéus pendant la 1ère guerre, qui semble être un chef-d’œuvre de racisme ordinaire. Il y en a quelques extraits sur sa page wiki.
Monthéus était censé être humaniste et carrément à gauche, mais en 1914 c'était l'union sacrée contre l'odieux Prussien, et les Arabes étaient à peu près aussi dignes de respect que des chiens ou des chevaux...

Ce n'est en aucun cas cette version à laquelle Piaf fait référence, mais ça pourrait prêter à confusion.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 19:18

Très interessant. Je me demande pourquoi un chanteur de gauche communiste qui chante pendant 4 ans pour la victoire dans cette guerre et recoit des décorations devrait insulter les propres soldats francais, mêmes "indigenes",
Et si Le Chacal sifflait l'air ironiquement, peut-être pour agacer les autres?

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 19:47

Les paroles sont différentes. Il n'y a aucun doute que Piaf parle de la chanson originale, qui est certes un peu raciste, mais pas aussi grossièrement que celle de Monthéus.

JadisJadis    Thu, 01/10/2020 - 15:22

"Indigène" : qui est originaire du pays où il se trouve.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 15:37

Ils ne se trouvaient pas en France, mais en Afrique et en Asie, c'est la tâche de la légion étrangère

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 15:47

Je maintiens: "indigène" était le terme officiel employé par l'administration française (civile ou militaire) pour désigner les populations locales, qu'il s'agisse de l'Afrique (du Nord ou sub-saharienne), du Moyen Orien( (Liban, Syrie), de l'Indochine, de la Guyane, et de toutes les autres possessions françaises à travers le monde.
Je ne vois pas où est le problème.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 15:55

Tu sais si bien comme moi, que les administration penchent de définir qch comme ils le jugent opportun. Mais je suis d'accord: C'est pas le problème. C'est que tu avais avais écrit que le texte publié ci-dssus serait "ignoble".
Mais il est nécessaire de trouver qui est le chakal de Piaf et pourquoi il doit mourir à Paris. C'est du racism, parce qu'il est Arabe ?

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 16:16

L'administration désigne les choses et les gens avec les mots du dictionnaire.
Depuis le latin (virgile, Aen. VIII, 314) "indigena" veut dire "natif du pays".

JadisJadis    Thu, 01/10/2020 - 16:19

Exactement, et ça n'a a l'origine absolument rien de raciste ni de dévalorisant, au contraire. Les Anglais disent "natives". Moi-même, je suis un indigène, et je n'en suis ni plus fier ni plus honteux pour ça.

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 16:11

C'est difficile à résumer en une phrase ou deux, mais la légion étrangère et les zouaves sont deux choses différentes.

Il y avait d'une part l'Armée d'Afrique, d'autre part les Troupes Coloniales qui s'occupaient des autres possessions françaises (en Asie notamment).

Il y avait des unités de légion étrangère en Afrique, mais l'essentiel était des zouaves et tirailleurs.
Les zouaves n'étaient pas recrutés parmi les populations "nord-africaines", mais celle des colons dits "européens", à partir de 1841.

Par exemple, voilà la composition des troupes stationnées en Afrique avant la 1ère guerre mondiale:
https://fr.wikipedia.org/wiki/19e_corps_d%27arm%C3%A9e_(France)#Implanta...

Pour la différence entre "européen" et "nord-africain", voir par exemple ici:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_d%27Afrique_(France)#Composition

JadisJadis    Thu, 01/10/2020 - 16:29

A Sébastopol, il y a une réplique de la statue du Zouave du Pont de l'Alma au musée local (les zouaves avaient participé à la guerre de Crimée, manifestement). Quand j'y ai pénétré, la dame m'a dit : "et celui-là, vous le connaissez..." Quant aux troupes d'infanterie de marine, elles se sont entre autres illustrées à Bazeilles pendant la guerre de 1870.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 16:53
silenced a écrit :

Il y avait des unités de légion étrangère en Afrique, mais l'essentiel était des zouaves et tirailleurs.
Les zouaves n'étaient pas recrutés parmi les populations "nord-africaines", mais celle des colons dits "européens", à partir de 1841.

C'est pas la question de 1841, Piaf chante dans les années 50.

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 17:09

Je veux dire qu'à partir de 1841 c'étaient des Européens qui étaient dans les zouaves. La chanson date de la fin des années 30. À l'époque ça ne posait aucun problème d'appeler un Arabe "Arbi" et pas mal d'autres noms moins respectueux. Elle a continué à la chanter après la guerre, mais en censurant la ligne en question.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 17:10

Tu fais la distinction entre légion et l'armée, mais dans l'armée servaient des "indigènes":
Das Heer stellte acht Kolonialdivisionen mit jeweils rund 75 % Anteil von Muslimen auf, deren Mehrheit aus Algerien stammte.: Source: https://de.wikipedia.org/wiki/Algerienkrieg

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 17:39

Certainement, les populations nord-africaines représentaient la majorité des troupes, mais ce n'étaient pas des zouaves. Plutôt des tirailleurs, spahis ou goumiers, par exemple.

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 15:07

Après avoir réécouté, il est clair que ce chant n'a rien à voir avec "Pan pan l'Arbi", à part l'emploi du mot "chacal", mais dans un sens très différent.
Fausse piste, donc.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 15:17

Il ne faut pas "réecouter", j'avais mis ce texte en commentaire.

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 15:21

Je voulais savoir si la musique avait emprunté celle de l'original.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 15:34
PaotrLaouen a écrit :

Je voulais savoir si la musique avait emprunté celle de l'original.

Es-tu sûr, que Piaf ne partage pas la même idée?
Les chacals craignent pour leur peau, heia oho--> à la fin de son chant, c'est le chacal qui meurt !

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 15:55

Piaf...? Son parolier, plutôt. Mais puisque le rôle des "Chacals" est inversé, la question n'a plus aucune pertinence.
Pour le reste, il faut faire l'effort de comprendre le texte: c'est l'histoire d'un pauvre type, ancien soldat dans l'armée coloniale, paumé dans un bistrot minable, et qui sifflote par habitude la chanson de son ancien régiment. Rien à voir avec les idéaux (!) parachutistes!

JadisJadis    Thu, 01/10/2020 - 16:00
silenced a écrit :

Pendant la guerre d'Algérie les paras ne se sont pas distingués par leur finesse.

Certes. Au contraire des fellaghas, réputés pour leur humanisme et leur bonté. Faut arrêter un peu avec l'auto-flagellation, là, les gentils arabes et noirs, les méchants blancs, on a passé l'âge... (d'autant que bien entendu les gentils arabes ne s'abaisseraient jamais à pratiquer l'esclavage, aujourd'hui encore, où à extorquer de grosses sommes aux migrants noirs qui ont le malheur de passer chez eux, en les torturant et en faisant écouter leurs hurlements par téléphone portable à leur famille...)
Extrait d'un article de Persée (pg 442 ; certainement dû à un affreux colonialiste :
"Les Boubourys [dans l'actuelle Côte d'Ivoire], (...) très différents de leurs voisins avec lesquels ils refusaient tout métissage [Ciel ! y aurait-il des Noirs racistes ?] étaient cruels. A Toupa le fromager à l'ombre duquel était construite la case de leur roi témoignait des sacrifices humains dont ils n'abandonnèrent que très tardivement la pratique : à chaque branche pendait un crâne". Ah ça devait être sympa, l'Afrique avant les méchants colons blancs... (J'ai lu la même chose à propos du roi d'Assinie, sauf que les crânes étaient fichés sur des pieux).

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 16:22

On ne va pas se battre quand même :)
Il ne s'agit pas de se flageller ou quoi. Je ne prends parti pour personne. Simplement la guerre d'Algérie était une sale guerre (elles le sont toutes, mais les guerres civiles sont toujours les plus inexpiables) pendant laquelle le pire a pu s'exprimer en toute liberté. Largement assez pour que les paras s'autorisent à chanter ce genre de choses, qui relèvent sans aucun doute de l'extrême droite la plus grossière. C'était tout mon propos.

J'ajoute que cultiver la mémoire et la nostalgie de ce genre d'excès n'est pas forcément la chose la plus sage à faire.

JadisJadis    Thu, 01/10/2020 - 16:37

Je n'ai pas la nostalgie des hauts faits de la mission Voulet-Chanoine, mais j'en ai marre de toujours devoir me considérer comme un sale blanc esclavagiste, colonialiste, machiste et je ne sais quoi encore. J'ai vécu en Afrique noire et je n'ai jamais colonisé ni torturé personne, j'ai même respecté les lois et les coutumes locales (par contre, je me suis fait racketter par les flics noirs à de nombreuses reprises). L'horreur à sens unique, pour moi, c'est non, je ne vois en aucune façon qu'un Amine Dada, un Bokassa, un Mobutu ou un Mugabe vaille mieux qu'un Pétain ou autre spécimen. Les noirs et les arabes ne valent pas mieux que nous, c'est tout.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 16:56

Ce sont les arguments qu'on peut trouver chez les droits (Neo-Nazis) en Allemagne. On ne veut pas être se sentir sentir coupable pour les crimes montreux qu'on fait les parents.

JadisJadis    Thu, 01/10/2020 - 17:07

Néo-nazi ou pas, moi je ne me sens PAS coupable, et mes parents non plus, et d'ailleurs je ne pense pas qu'il y ait eu aucun esclavagiste dans la famille. Je ne dois rien à des gens qui viennent me cracher dessus dans mon pays.

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 17:03

Mais je n'ai jamais tenu ce genre de discours. J'ai essayé de me documenter, surtout quand ils ont ouvert les archives à 50 ans il y a une quinzaine d'années. Il n'y a aucun doute que le FLN a fait la misère à sa propre population, en particulier dans les villages. C'est une constante des guérillas. On peut trouver la même chose en Indochine ou en Tchétchénie par exemple.

Maintenant l'honneur de l'armée ce serait plutôt d'admettre ses excès et d'en tirer les conséquences. Ce serait un bon début pour réfléchir à comment éviter de recommencer. Par exemple en remettant les politiques en face de leurs responsabilités. Si au lieu de tergiverser le cul sur la soupape de sécurité pendant des années ils avaient eu un peu plus de courage politique, on aurait peut-être pu s'épargner la gégène dans les Aurès et la bataille d'Alger.

Mais si on reste dans l'omerta, il n'y a aucun travail sur le passé possible. Je pense à ce qu'on fait les Cambodgiens après le génocide Khmer Rouge en disant ça. Ils se sont mieux démerdés que nous pour tenter de vivre avec un traumatisme encore bien pire que le nôtre.

JadisJadis    Thu, 01/10/2020 - 17:13

Par contre, les Turcs (qui occupaient la côte d'Afrique du Nord avant les Français - et accessoirement, tout le sud-est de l'Europe, aussi) continuent à nier le génocide des Arméniens, et leur président actuel semble un parfait clone de ce cher Adolf. Et au Rwanda, ils se sont joyeusement massacrés à coups de machettes (800.000 morts, et bien sûr c'est la faute des Français), mais on n'en parle pas trop. Et tous les crimes monstrueux qui ont eu lieu en Afrique depuis les indépendances, ça ne compte pas. Une armée, quelle qu'elle soit, ce n'est pas une société de bienfaisance.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 17:19
Jadis a écrit :

et leur président actuel semble un parfait clone de ce cher Adolf..

  *thumbs_up*  *thumbs_up*
En outre je suis d'accord, qu'il y a des autres pays colonisatrices en nom desquelles sont commis des crimes atroces.

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 17:36

C'est pour ça que j'évoquais l'honneur. Se justifier par la saloperie du voisin, ce n'est pas glorieux. Et ça n'aide pas à préparer un avenir moins sombre.
Les paras on eu tort de chanter ce truc, quelle que soit la position de la Turquie sur le génocide arménien. Que je trouve odieuse par ailleurs, s'il était besoin de le préciser.

C'était maladroit de mettre un lien sur le Forestier, mais mon idée n'était que d'évoquer le contexte de cette guerre. Mes réflexions sur cette guerre ne se résument pas à un pamphlet de gauche, même si je trouve la chanson pertinente.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 16:01
silenced a écrit :

Ce que tu nous as trouvé là c'est un délire d'extrême droite où "chacal" n'est qu'une insulte envers tous ceux que ces braves gens haïssent et méprisent :).

Et c'est pour ca qu' on les tue à Paris ?

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 16:09

Relis le texte!
C'est l'histoire d'une bagarre de bistrot qui tourne mal. Un point c'est tout.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 16:48

Non, c'est une bagarre entre un légionnaire, (nécessairement pas francais) et la table des habitués locales

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 17:00

Comment ça, "nécessairement pas français"? "Légionnaire" est déjà une interprétation abusive. Et en tout cas, il y a des légionnaires français.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 17:15

légion étrangères ? Les francais sont ceux qui donnent les ordres, qui commandent.
"En plus d’être une force combattante, la Légion étrangère est une exception humaine… Un système d’homme… Plus de 140 nationalités s’y côtoient. Les légionnaires y servent sous contrat, à titre étranger, et sont commandés par des officiers français.

Cette exception existe par la volonté de la nation qui accepte de manière dérogatoire que la Légion recrute, dès le temps de paix, des étrangers pour porter les armes de la France."
Source: https://www.legion-etrangere.com/mdl/page.php?id=80

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 17:22

Cela ne répond en rien à mon objection. La chanson ne parle ni d'étranger ni de légionnaire. Vrai ou faux?
On est en plein délire!...

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 18:49

Je crois que tu interprètes la chanson de travers.
Je suis d'accord avec Paotr sur toute la ligne
1) c'est un Français de métropole. Une histoire d'amour entre une Française et un Arabe en 1936, c'était tout simplement obscène.
2) il a fait son service dans les zouaves et pas la légion, mais côté romantisme l'important c'est d'être allé en Afrique
3) à l'époque les termes injurieux comme "bicot" ou "crouillat" étaient parfaitement banals, tout comme "nègre". "Arbi" ne posait aucun problème
4) c'est juste une bagarre entre bons Français. Quelques ivrognes jaloux qui se débarrassent lâchement du beau ténébreux.

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 17:28
silenced a écrit :

J
1) c'est un Français de métropole. Une histoire d'amour entre une Française et un Arabe en 1936, c'était tout simplement obscène.

D'où sais-tu que la chanson est de 1936 ? Ca peut changer quelque chose mais la guerre d'Algerie avait déjà commencée dans ces années-là.

PaotrLaouenPaotrLaouen    Thu, 01/10/2020 - 17:43

La date (1936 ou 37) est donnée par la discographie de Piaf.
La "Guerre d'Algérie" a débuté très précisément en novembre 1954.
Il faut se renseigner, avant de contredire à tort et à travers!

Natur ProvenceNatur Provence    Thu, 01/10/2020 - 18:01

Merci, alors le chacal est un être de 1831? Mais je me demande, pourquoi ce titre et cette relation aux régiments zouaves? S'il 'agitait d'une bagarre banale de tous les jours, il aurait suffit de dire, "homme", "costaud" ou "soldat".
On veut exprimer avec ces références qch de plus, à mon avis.
Et vos commentaires de début ont fait très clairement référence au militaire.

silencedsilenced    Thu, 01/10/2020 - 18:52

C'est juste un surnom qu'on lui donne, un synonyme de "le zouave" (à part que "faire le zouave" a le sens de "faire l'imbécile").
Comme "le légionnaire" s'il avait été dans la légion ou "le tringlot" s'il avait été dans le train des équipages.
C'est parce qu'il chante cette chanson sans arrêt, j'imagine.

Pourquoi 1831? Les zouaves existaient toujours en 1937. C'est un type d'infanterie légère qui a existé jusqu'en 1962 (supprimé suite à la guerre d'Algérie).

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